jeudi 26 décembre 2013

H.L.M

            La société actuelle se veut bénéfique pour tous, notamment envers les plus démunis, afin qu'ils aient, malgré leur situation économique, un statut honorable, par l'acquisition d'un bien commun et naturel ; c'est-à-dire, un bien grâce auquel nous ne sommes reclus de la société. Ainsi, les Restos du Cœur apportent chaque année une aide précieuse à un bon nombre de sans-abris ; les établissements publics accordent des bourses aux élèves susceptibles d'en avoir besoin ; l'Etat fournit une aide financière aux familles dîtes "nombreuses"...etc.
            Et puis, il y a les logements sociaux : des toits aux prix largement inférieurs à ceux du marché, destinés aux ménages financièrement fragiles et n'ayant pas nécessairement les moyens de payer la location d'un logement normal. A première vue, l'offre semble alléchante si l'on ne prend pas en compte les raisons de la différence de prix avec le marché de l'immobilier.
            Certes, le logement est plus abordable mais la sécurité et la propreté y sont quasi absentes. Des pièces à vivre mal isolées, des pertes d'argent considérables dans les factures d'électricité, des prises électriques qui peuvent ne pas être aux normes, des tuyauteries vieilles et dévorées par le calcaire, une sécurité inexistante, des charges communes (censées résoudre des problèmes de confort potentiels !) couteuses et vaines, dans certains cas, des immeubles victimes de leur âge et laissés à l'abandon... Autant de points négatifs qui poussent à s'interroger sur la légitimité de payer une location à petit prix lorsque les services proposés sont à la hauteur de leur valeur.


En marchant dans la rue l'autre fois, je suis tombé sur un immeuble en piteux état : la nature retrouvait ses droits, la végétation montait la façade en se développant à l'intérieur du mur pourri et fissuré. Des personnes occupent ces logements. Offrir à des individus pauvres une dignité en leur proposant un logement, oui. Leur fournir le strict minimum, c'est-à-dire, selon les propriétaires, de quoi (sur)vivre, non.

jeudi 19 décembre 2013

"Mise en abîme"

Comment dire autrement que la misanthropie n'arrange pas les problèmes. Se renfermer sur soi-même, ne plus parler au monde et en vouloir à tous ceux qui nous suivent, pour quoi faire ? Pour mieux reprocher aux autres leur hypocrisie ? N'est-ce pas de l'hypocrisie lorsqu'une personne tente de garder un chouïa de vie sociale lorsque cette même personne ne peut ressentir que de la haine envers les autres ?

Peu importe les raisons de cette acrimonie, elle ne se résoudra nullement en se mettant le monde à dos. Aussi, elle reflète un manque de maturité évident : bouder est propre aux enfants, relativiser et agir (ou non) en conséquence est propre à un adulte. Et puis l’intégrisme du misanthrope n’éloignerait-il pas la solution à ses problèmes ? N’y a-t-il pas de cercle vicieux derrière tout ça ? Refusez-vous à vivre, cela vous perdra, vous l'aurez mérité et personne ne viendra vous sortir de là.

vendredi 13 décembre 2013

Plainte

Le rap, c'est pauvre. Au même titre que les cités qui l'écoutent. Elles qui ont, pour unique référence culturelle, quelque chose qui ne vaut rien. 

Les rappeurs veulent briller ; raviver de l'or avec de l’essuie-tout ; écrire des textes simplistes et superficiels ; composer avec une facilité et une paresse déconcertante - ah la technologie ! "Disons non au figuralisme, à la poésie moderne, au rap. Laissons la radio monopoliser la tendance."

On dénaturalise la musique. Le vocoder - quel fléau ! -  s'est immiscé dans la déclamation. La rime s'est appauvrie. Le rap français a chuté. Stigmatisons le récitatif par l'accoutumance de la haine dans les textes. Finançons la destruction du talent.

Gomez - ODEZENNE